En quête de bonne humeur [Maeva]

La fin d’année avait été plutôt éprouvante avec ce qui c’était passé en ville. J’étais en première ligne lors des attentats, et je crois que si l’adrénaline m’avait empêché de me rendre compte tout de suite de ce qui se passait, aujourd’hui je me sentais troublé et j’avais du mal à ne pas revoir la scène en rêve.

Heureusement j’avais ma meilleure amie Lexy pour m’aider et me dire qu’il ne fallait plus penser à ce qui c’était passé, mais justement faire quelque chose pour se vider l’esprit. Elle sait que j’ai un faible pas si secret pour la jolie métisse de la chambre d’à côté, et elle m’encourageait à l’inviter à sortir pour penser à elle plutôt qu’à la fusillade.

D’ailleurs, c’était Maeva la première à qui je pensais quand j’avais besoin de sourire. J’avais envoyé un message à Lexy ce matin pour lui dire que j’avais une journée de libre, et elle me pousse à retrouver ma voisine de chambre pour sortir. Je prends mon téléphone pour savoir si elle était réveillée, et l’appelait en me dirigeant vers sa porte.

- Hey ! Tu es réveillée ?

Je ris avec une voix encore un peu faiblarde du matin, parce que je sais que si elle décroche c’est qu’elle est réveillée, mais peut être que c’est moi qui venais de la réveiller ? J’avais juste pris le temps d’enfiler un t-shirt et d’emporter un paquet de brioche comme elle aime avant de venir frapper à sa porte pour planifier la journée.

- Devine qui t’apporte le petit dej ?

Attendant devant la porte de Maeva, j’étais bien heureux qu’elle décroche et vienne m’ouvrir sa porte. Quand la porte s’ouvre, je trouve une jeune fille avec la tête encore engourdie, je me rends compte qu’elle dormait encore. Je souriais en entrant, peut être que j’étais énervé oui comme elle dit, enfin juste que je voulais passer une bonne journée.

- J’en connais une qui vient de se lever.

Je la regarde, un peu amusé de voir une tête que je ne vois pas si souvent comme ça. La brune était le genre à s’en foutre de ce qu’on pense d’elle, alors ouvrir la porte toute endormie c’était tout à fait son genre. Je venais m’assoir sur le coin de son lit avec le paquet de petit pain brioché sur mes genoux.

- Alors ça ressemble à ça une bobette dodo ?

Laissant le temps à mon amie de s’étirer assez longtemps pour se réveiller, je me contente de rester assis dans mon coin et de la regarder en attendant une réaction avant d’ouvrir le sachet. Je ne l’avais pas vue beaucoup depuis la fusillade, et c’était d’ailleurs pour ça que j’étais là, pour rattraper ce temps perdu.

J’ouvre le paquet pour sortir une brioche que je tendais à la jolie métisse. On aurait le temps de manger pendant que je lui expliquais mon plan pour la journée ! Il faisait beau dehors, et c’était juste le temps idéal pour allez se baigner quelque part.

- J’avais envie de sortir un peu aujourd’hui. Et comme tu sors plus de ta chambre ! Je prévois de te kidnapper.

Quand elle ouvrait la porte, j’étais tout content de voir mon amie encore endormie. Je lui souris et entre sans tarder. Je n’étais pas réveillé depuis si longtemps mais j’avais plein d’idée en tête, et surtout hâte de passer du temps avec Maeva, ce qui me remplissait à bloc dès le matin.

- Il est pas si tôt que ça.

Je sortais mon téléphone de ma poche pour vérifier, mais c’était une heure normale, enfin quand on a de l’école. C’est sur qu’un jour sans école la jeune femme préférais dormir plus, et je n’y avais pas pensé en venant l’embêter. J’ai toujours eu le même rythme parce qu’en temps normal je travail au musée, mais depuis les incidents, mon grand père avait décidé de diminuer les horaires.

- Tu sais que c’est pas ta bobette que je viens voir !?

Même si depuis la première fois qu’on c’était rencontré, c’était devenu un petit jeu, je voulais qu’elle sache que je pouvais très bien passer une journée sans la voir. D’ailleurs je la regarde dans les yeux, en essayant de ne pas trop baissé sur ce t-shirt qui couvrait son sous vêtement.

- Je suis d’avantage intéressé par celle qui la porte.

En proposant à Maeva de manger un peu, je la laissais se réveillée tout en expliquant mes plans. Elle ne sortait plus tellement, et puis même si j’apprenais pour sa jumelle, j’avais bien vu lors de nos échanges de messages que mon amie n’allait plus si bien.

Ce que j’aimais tant chez Maeva c’est qu’elle était un rayon de soleil, une boule pétillante de bonne humeur, et je refusais de voir cette humeur s’éteindre. Je prends un peu de brioche assis avec elle, et l’écoute me parler de sa sœur, en venant naturellement poser une main contre la sienne pour compatir.

- Je suis désolé pour ta sœur.

En vrai sa sœur ne m’aimait pas beaucoup, son frère non plus d’ailleurs, mais ce qui me rendait surtout un peu triste c’était l’idée que Maeva le soit. Je ne suis pas très doué quand il s’agit de trouver les mots juste, alors je me contente de lui montrer que j’étais là.

- Tu l’appelles souvent ?

J’ai toujours été seul, fils unique, même si j’avais mon amie Lexy qui restait ce qui se rapprochait le plus d’une sœur pour moi, je ne sais pas ce que c’est d’avoir une sœur. Je voulais écouter un peu Maeva, lui dire qu’elle pouvait me parler si elle en avait envie.

- Je te paie un billet pour le parc aquatique !? Ou bien le parc d’attraction. Choisis ! J’ai envie qu’on s’amuse un peu.

En me réveillant ce matin, je n’avais pas fait attention à l’heure, du moins je n’imaginais pas que c’était trop tôt pour embêter ma voisine de chambre. Je ris un peu quand elle parle de l’heure et de ses congés, haussant les épaules d’une façon de dire que maintenant c’était fait.

- Désolé, j’étais enthousiaste à l'idée de venir t’embêter, et j’ai pas pensé que tu dormirais.

Je laissais le temps à Maeva de trouver ses esprits, j’avais apporté de quoi manger, et clairement on avait la journée devant nous, si elle voulait que je la laisse prendre une douche pour se réveiller j’irais faire autre chose.

A force je ne savais plus si je devais répondre oui où non pour voir sa bobette. Des fois elle fait comme si c’était normal de la montrer, et des fois comme si je n’avais pas à la voir. Je me contente d’esquiver en disant que j’étais content de venir la voir elle et pas sa bobette.

- Je viens voir s’il y a toujours quelqu’un dans cette bobette ! Je t’ai pas vu beaucoup sortir de la chambre.

Elle était restée beaucoup renfermée, ce que je comprenais. Mais quand elle parle de sa sœur, je n’avais pas imaginé qu’en plus des attentats, elle était triste et seule. Je me sentais un peu coupable d’être venu la tirer de sa quiétude, d’un sommeil mérité, et pourtant je savais que je pouvais nous trouver une belle occupation pour la journée.

- Dans un lieu ouvert, je pensais que ça te changerait.

Ce qui me restait et me faisait encore peur dans tous ces souvenir d’attentat, c’était justement d’être cloitrée dans une salle sans aucune issue pour fuir. J’étais assis à côté de Maeva, et j’accuse son regard qui me jugeais. J’essais d’avancer une main près de la sienne, sans forcer non plus, si elle la retirait, je comprendrais.

- Je veux pas te forcer. Je peux t’inviter à un resto si c’est ça qui te fait envie. Tu veux un vrai petit déjeuner ? Un bon café, un jus d’orange pressé.

On pouvait sortir tout de suite et allez manger quelque part, mais ça voulait dire se réveiller rapidement et peut être s’habiller. De toute façon on ferait ce qu’elle aurait décidé, elle sait qu’elle peut faire ce qu’elle veut avec moi. L’avantage de travailler avec mon grand-père, c’est que j’ai un peu d’argent pour sortir avec les gens que je veux.

- Sinon j’appel, je fais livré ici, et on fait déjeuner sur ton lit.

Quand j’entrais dans la chambre de mon amie, je n’avais pas encore réalisé à quel point Maeva restait affectée par ce qui c’était passé avant. Si je n’avais qu’une idée en tête, celle d’avancer, d’essayer de ne plus penser à ça, je voyais bien maintenant que ça n’était pas dans les projets de ma voisine.

J’avais apporté juste de quoi picorer pour justifier ma présence, et parce que je sais que Maeva aime bien la brioche le matin. Je pensais manger et l’emmener dehors, qu’on trouverait de quoi s’amuser, mais je l’écoutais me raconter sur un ton un peu triste combien sa sœur lui manquait, et je perdais un peu ce sourire enthousiaste que j’avais.

- Oh …

Quand elle avoue qu’elle avait peur, je comprends bien que ça n’est pas des paroles en l’air. La métisse est toujours si confiante, si énergique que j’étais tout attristé de la voir dans cet état. Je la couve d’un regard un peu désolé, et essaie d’approcher une main de la sienne pour poser ma paume contre ses doigts.

- Je laisserai jamais personne te faire de mal

C’était surement un peu naïf de ma part de croire ça, de croire que je la protégerais à moi seul des terroristes, mais honnêtement, si elle avait été avec moi quand c’est arrivé, j’aurais été beaucoup moins calme.

Je commençais à penser comme elle, que si on remontait le temps ça serait bien mieux, mais je ne connaissais pas de formule magique pour faire ça. En restant près de Maeva, je tente d’être aussi rassurant que je le pouvais, mais je m’en voulais de ne pas pouvoir l’aider mieux.

- Promis, on rentre au premier signe que tu sens pas bien.

On était pas obligé d’aller loin, je pense même pour le coup qu’on irait juste déjeuner, dans un endroit tout près de là pour qu’on reste toujours à proximité de cette chambre, l’unique pièce où elle a encore des repères.

Je me lève du lit, laissant un peu de temps à Maeva pour se préparer à la fois physiquement que psychologiquement. J’en profite pour parcourir sa chambre du regard, m’attardant sur une photo des jumelles. C’était dur de les reconnaitre, du moins en apparence, parce que niveau caractère elles n’ont rien à voir. J’attrape la photo pour me tourner vers sa propriétaire.

- On la prend avec nous ? Comme ça ta sœur reste près de toi.

Mon amie pompom girl avait changée depuis cette attaque, et surement depuis que sa sœur est partie aussi. La fille pétillante, toujours sure d’elle et qui ne me semblait avoir peur de rien me manquait terriblement. Je ne voulais pas la culpabiliser, jamais je ne lui dirais que je voulais retrouver la Maeva d’avant.

Je lui proposais de sortir tout les deux, et même si quand tout ça était arrivé je n’étais pas avec elle, l’idée justement c’était que pour sa première sortie je sois là. Je la dévisage avec un sourire de circonstance, à la fois tendre et protecteur.

- Aujourd’hui on est tout les deux. C’est ça que je veux te dire, pour ta sortie du jour, je promets de faire mon max pour que tu sois bien.

Elle n’a pas besoin d’un chevalier, enfin elle me montre qu’elle ne veut pas ça, alors je n’insiste pas plus. Je suis tout de même content qu’elle accepte, et quand je la vois prendre des vêtement pour allé s’habiller un peu plus loin dans un coin de la chambre, je la regarde juste une fois avant de tourner le regard quand je comprends qu’elle préférait que je ne vois pas.

- J’ai appris qu’ils faisaient des cafés avec plein de gout différent, même citrouille ou barbe à papa.

Je ne prenais pas tellement le temps de sortir, surtout que je n’avais pas le gout d’y aller seul, alors j’en profiterais d’être avec elle pour faire des tests que j’avais toujours eu envie d’essayer. Je regardais cette photo d’elle avec sa sœur, et tournait la tête un instant pour vérifier où en était Maeva avant qu’elle me dise qu’elle était prête à partir.

- Une vraie jolie pompom girl.

Même si elle ne s’en rend pas compte, elle me faisait vraiment craquer. J’adore ce qu’elle avait fait dans ses cheveux, même si c’était du rapide, ça lui allait bien. On laissait la photo de sa sœur à sa place, et si je sens le ton triste dans la voix de Maeva, j’espérais arriver à faire en sorte de changer ça.

J’ouvre la porte de sa chambre et la laisse sortir en tenant la porte avant de la suivre. Tout content, j’avais envie de sautiller partout, même si je me retenais beaucoup pour ne pas mettre ma camarade mal à l’aise. On sortait de la maison tranquillement, et je regarde le ciel déjà bien dégagé ce matin, une belle journée pour sortir.

- Une super journée qui s’annonce ! Tu viens, c’est pas loin.

En montrant la direction, je m’avance un peu plus loin attendant que ma belle amie me suive.

Après avoir un peu insisté, Maeva avait fini par accepter de s’habiller pour qu’on sorte les deux. J’étais persuader que ça lui ferait du bien de quitter sa chambre, aussi je ne pouvais que sourire en la voyant faire des efforts, je savais qu’elle aurait préféré passer une nouvelle journée dans sa chambre, mais aujourd’hui on essayerait autre chose.

- Il n’y a pas besoin de pompom pour être une pompom girl.

La jeune fille était toujours si dynamique d’habitude, souriante, un peu folle, c’était l’âme de toute l’équipe de cheer. Même si c’était vrai que cette flamme avait perdu de son éclat, je comptais bien essayer de faire bruler à nouveau l’étincelle que j’aimais temps chez Maeva. Même apprêté sans ses atours de pompom girl, elle restait la plus belle à mes yeux.

Elle referme la porte de sa chambre derrière nous, plus nerveusement que d’habitude. Quand je l’ai connue, elle était même du genre à partir sans fermer la porte, mais ça avait changé. Je la laisse faire et me suivre quand on sortait, je lui montre la direction du doigt, c’était vraiment pas loin, dans la rue d’à côté.

- Juste là-bas.

Je tends ma main vers la sienne, un geste instinctif, pour lui montrer que j’étais là, et que je voulais tenir ma promesse de la protégée. J’attends de voir si elle la saisi ou pas, mais avance quoi qu’il arrive dans la direction choisie, sans la forcer de toute façon à prendre ma main. C’était un chemin que je faisais souvent seul, j’y passais pour me rendre au musée.

Les rues de la ville n’étaient pas trop pleines en ce moment, la fréquentation avait diminué depuis les attentats. Si ça avait cet effet de nous rappeler ce qui c’était passés, j’espérais que le calme d’une certaine façon apaiserait quand même mon amie. Chaque pas qu’on faisais nous rapprochaient un peu plus du café où je voulais la conduire.

- C’est au fond de la rue.

On tournait doucement dans la rue voisine, et d’ici j’arrivais à imaginer l’enseigne du café tout au bout de la rue. Un chien surgi du coin de la rue, et je fais un pas vers l’animal quand je vois son maitre en face qui le retiens avec sa laisse. Je m’arrête un instant en plongeant mes yeux dans ceux de Maeva pour observer sa réaction.

- J’avais un chien quand j’étais petit. Il s’appelait Bibi

Plutôt satisfait à l’idée que Maeva accepte de prendre sur elle et de sortir de sa chambre, je voulais faire le nécessaire pour qu’elle se sente bien. Je sais que je ne peux pas lui prometre la sécurité, mais je pouvais au moins essayer de faire qu’elle sorte et de lui changer les idées. Je la conduisais dans ce café pas loin, celui dont je venais de lui parler.

Quand elle avait fini par prendre ma main que je lui tendais, j’étais content, et je lui souriais d’un air rassurant. On avait pas loin à avancer, mais je la sentais quand même dans ses pensées, pas vraiment avec moi, ou pas toute entière. On s’arrêtait le temps de laisser passer un chien et son maitre, et ça se passait plutôt bien. L’animal continuait son chemin, et finalement nous aussi.

- Comment tu sais ce que la majorité ressente si tu le ressens pas ?

C’était une question rhétorique, pas pour me moquer, mais parce que j’étais un peu curieux de savoir ce qu’elle pensait que les autres ressentent à la vue d’un chien. Maeva est une fille plutôt dynamique, et toujours occupée, la vérité c’est que je la connais assez pour savoir que s’occuper un animal ça l’ennuierait un peu.

- Moi j’aimerais bien retrouver un animal. Mais c’est pas possible en fraternité. Et mon grand père est trop vieux pour en avoir un chez lui, je ne veux pas lui imposer ça.

Un jour surement, quand j’aurai mon propre chez moi, je prendrai un animal, mais si j’y réfléchi, je ne sais même pas trop ce que je choisirais comme compagnie. Peut être un chat, je n’en ai jamais eu, mais ça me plairait. Enfin, on en était pas là, pour l’instant on avançait tranquillement jusqu’aux cafés où je voulais essayer leurs boissons spéciales, et pourquoi pas une pâtisserie.

- Tiens regardes ! C’est là.

Je montre du doigt l’enseigne quand on commence à l’apercevoir, j’espérais seulement que ça soit ouvert, sans quoi j’aurais l’air malin. Apparemment je vois quelqu’un en sortir, c’est qu’on est certainement dans les horaires. Je suis content, et je crois que ça serait compliqué de le cacher parce que je souriais toujours autant avec Maeva. En arrivant devant le pas de la porte, on s’arrêtait pour regarder un instant à l’intérieur à travers la vitre de la devanture.

- On essaye ?

Avec un geste de la tête, j’essaie de donner un peu de courage à mon amie avant d’ouvrir la porte et d’attendre qu’elle entre, sans bien sur la laisser affronter ça seul, parce que je suis de très près. Au premier signe de quelqu’un qui l’embête je mord, d’ailleurs ceux qui croisent mon regard devait voir quelque chose à l’intérieur qui disait n’approchez pas d’elle.

Accompagnant Maeva à l’intérieur, je me réjouissais de voir que pour l’instant tout se passait bien. Même si mon amie n’était pas sereine, on était là, tout les deux, et c’était un grand pas en avant. Sans attendre, on se dirige au comptoir, et je la laisse choisir ce qu’elle voulait. Comme toujours, Maeva est une fonceuse, et elle choisit sans hésiter.

Je regarde ce qu’elle me montre, avec un gout framboise, ça doit être assez prononcé. J’acquiesce avec un sourire pour valider son choix, et cherche à mon tour, avant de tomber rapidement sur quelque chose qui me faisait envie.

- Moi, café au noisette, et on prend un cheese cake ? C’est moi qui t’invite.

Si les pompom girl doivent faire attention à ce qu’elles mangent, partager une pâtisserie, ça ne serait pas si pire ? Je passe la commande auprès de la fille derrière le comptoir, elle est jeune, elle ne doit pas être beaucoup plus vieille que nous, peut être même à l’école sur le campus. Je me demandais si je l’avais déjà vue, sans l’interroger.

Elle dit qu’elle va nous apporter ça à table, alors on a plus qu’à trouver une belle place. Il y avait du monde, mais encore la moitié des tables libres. Je cherche un endroit où on pourrait être bien, et où mon amie se sentirait sécurisée. Je propose la table qui fait l’angle du mur, si on met Maeva dans le creux du mur, elle pourra tout voir de là.

- La table là-bas ? Dans le coin

Je la montre à ma voisine, mais lui laisse le choix. On va s’installer sur la table qu’elle a choisi, et c’était agréable de se retrouver juste les deux, autre part que dans sa chambre. Je dois trouver de quoi parler pour oublier ce qui se passait autour de nous, alors je la questionne sur un sujet qu’elle adore.

- Ça se passe bien avec les cheerleaders ? J’ai entendu que cette année vous aurez une place au championnat régional.

Une fois autour de cette table avec Maeva, j’étais content que le voyage était passé. On serait bien là le temps que ça durerait, qu’est ce qui pouvait nous arriver maintenant ? On avait chacun notre boisson, et ce cheese cake à partager, c’était la meilleure occasion de faire sortir mon amie de ses états d’âmes.

- Elles sont juste jalouses c’est tout.

C’était juste parfait à chaque fois que Maeva entre sur le terrain avec ses pompoms. Je ne sais même pas si elle s’en rendait compte ? Peut être que je n’étais pas vraiment objectif, mais quand elle vient faire le show entre les matchs, non ne voit qu’elle. J’étais là, pas vraiment pour le match, juste pour voir mon amie danser et agiter ses pompoms.

- Cheerleader, c’est un mot qui a été inventé pour toi. Sans blague … quand tu entre sur le terrain, juste je te regarde et j’ai envie de sourire !

Et d’ailleurs ça faisait l’effet inverse, quand je voyais mon amie aussi triste et mal dans sa peau, je me sentais abattu également. Mais notre journée à partager, c’était justement fait pour qu’on retrouve une Maeva en pleine possession de ses moyens. Je prenais alors ma tasse de café pour venir la frotter contre la sienne, comme pour trinquer avec deux choppe de bière.

- Je vais boire à ça ! A la best des cheerleader de toute la ville. Je suis content que tu aie accepté de sortir de ta chambre.

On avait notre assiette, mais pas de cuillère pour allez avec. Quand je me rends compte de ce qui manque, j’essaie d’arrêter une serveuse pour lui demander qu’elle nous apporte deux cuillères, histoire de manger la pâtisserie conjointement.

Une fois ma demande faite, on devait attendre que ça arrive avant de commencer à manger. Mais je n’étais pas du tout pressé, je me sentais bien ici avec elle. D’ailleurs j’avais du mal à ne pas la regarder, je restais fixé sur le visage de mon amie, aujourd’hui elle verrait qu’il n’y a pas que ses bobettes que je regarde.

- On peut faire une photo tous les deux ?